Le SEPA remet-il en cause les principes de la vérification comptable ?


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Comment le SEPA modifie les principes de réconciliation comptable des opérations de paiement ? Pourquoi ces modifications nous préparent aux paiements temps-réel ?

Depuis le XIIIe siècle, un principe clé de la vérification comptable consiste à contrôler la balance des soldes. Appliquée aux paiements, et même s’il reste possible que deux erreurs se compensent, la comparaison de la somme des encaissements avec la somme des paiements attendus permet de conclure rapidement en la validation de toute les opérations qui les constituent. Cette méthode s’est accommodée jusqu’à présent des mutations technologiques des banques. Des effets de commerce, à la remise électronique sur bande, puis sur disquette et enfin par fichier, le contrôle des totaux permet de vérifier rapidement des paquets d’opérations.

Le SEPA risque de lui être fatal.  Les deux piliers de cette vérification que sont les agrégats et les montants sont en effets malmenés. Un même groupe d’opérations devra nécessairement être séparés en des opérations First et des opérations Récurrentes, avec des délais de présentation différents.  Des opérations retournées pourront inclure une surcharge des banques venant modifier leur montant.

Le SEPA nous prépare en fait au traitement bancaire au fil de l’eau qui sera la clé du « real-time banking » de demain. Avec le SEPA intervient en effet pour la première fois la notion de référence de bout en bout, au choix de l’utilisateur, qui accompagnera toute opération unitaire quels que soient les intermédiaires bancaires utilisés.  C’est dorénavant la seule et unique clé qui permet de réconcilier avec certitude un ordre de paiement avec son encaissement en compte.

Dès lors que ces références de bout en bout sont utilisées par les systèmes de gestion des marchands, une réconciliation automatique et temps réel peut se mettre en place. Elle seule permettra de déjouer sans erreur les pièges des opérations annulées ou présentées plusieurs fois.

Pour prendre toute sa valeur, le SEPA devra amener les éditeurs de logiciel de gestion à exploiter cette nouvelle ressource, au risque de perdre le contrôle sur les réconciliations, et de ne pas préparer les marchands aux paiements de demain.