Focus sur les paiements récurrents variables : comment les utiliser au sein de l’UE aujourd’hui ?


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Qu’est-ce qu’un paiement récurrent variable ?

Vous avez sans doute entendu parler de l’open banking et des avantages que peuvent en tirer les commerçants, qu’ils exercent leur activité en ligne ou en magasin. Si l’Union européenne est en train de déployer progressivement l’open banking dans ses 27 États membres et dans d’autres pays (36 au total), de son côté, le Royaume-Uni a redoublé d’efforts en la matière et dispose aujourd’hui d’un des écosystèmes open banking les plus aboutis au monde. 

L’UE rattrape son retard, mais dans l’intervalle, avec près d’un an et demi d’avance, le Royaume-Uni a déjà amorcé le déploiement de la toute dernière innovation open banking : les paiements récurrents variables (variable recurring payments, VRP). Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons brièvement ce qu’est l’open banking. Tout a commencé avec les Directives des services de paiement de l’UE. Les termes « DSP2 » et « open banking » sont synonymes.

DSP1 + DSP2

La Directive sur les services de paiement 1 (DSP1) a été adoptée en 2007. Ce texte a permis la mise en place d’un marché digital des paiements et la création de l’espace unique de paiement en euros (Single Euro Payments Area, SEPA). Ainsi, chaque État membre de l’UE a aujourd’hui à sa disposition un moyen standardisé et peu coûteux de transférer de l’argent. La DSP1 a également permis la création de « prestataires de services de paiement » et un cadre réglementaire autorisant les institutions financières non bancaires à réaliser des transactions. 

Grâce à cette directive, les Européens peuvent bénéficier de paiements plus rapides, plus transparents et meilleur marché, et le secteur des fintechs peut développer des produits financiers innovants en dehors de l’univers des banques. 

En toute logique, la création d’une autre directive pour développer davantage les paiements au sein de l’UE a constitué l’étape suivante. La DSP2 a été mise en œuvre entre 2016 et 2018, avec une échéance en 2019. Cette directive, qui prolonge la première visait à lutter contre la fraude, à ouvrir le marché européen à la concurrence et, d’une manière générale, à renforcer la sécurité des paiements en ligne pour les consommateurs grâce à une authentification forte (strong customer authentication). 

Création de deux nouveaux services avec la DSP2

Deux nouveaux services ont été développés dans le cadre de la DSP2 pour stimuler l’innovation du secteur financier :

  • services d’initiation de paiement
  • services d’information sur les comptes

Les services d’initiation de paiement (PIS)

Ces dernières années, les services d’initiation de paiement (également appelés « paiements open banking ») se sont imposés dans le paysage bancaire comme un nouveau flux de paiement, qui contourne les systèmes traditionnels de paiements par carte (Visa, Mastercard, Discover, etc.). Pour pouvoir proposer ces types de paiements, vous devez être un prestataire de services d’initiation de paiement (Payment Initiation Service Provider, PISP) agréé. 

Lors d’un paiement en ligne, les clients doivent le valider auprès de leur banque. Qu’un paiement en ligne soit effectué sur un smartphone ou sur un ordinateur de bureau, son approbation par le client depuis son smartphone s’est imposée comme la nouvelle norme. Le client est automatiquement redirigé vers son application bancaire et utilise une authentification forte – grâce à un mot de passe, une empreinte digitale ou la reconnaissance faciale – pour approuver le paiement.

Tout comme les prélèvements automatiques, les paiements open banking se font de compte à compte. L’argent est transféré instantanément et directement entre les comptes. Un consommateur approuve un paiement depuis son application bancaire sécurisée et le paiement est transféré en temps réel, directement sur le compte du commerçant.

Services d’information sur les comptes (AIS)

Grâce aux services d’information sur les comptes, les institutions agréées peuvent accéder à certaines informations du compte bancaire d’un consommateur, comme le solde du compte et l’historique des transactions. Pour pouvoir accéder à ces informations, vous devez être un prestataire de services d’information sur les comptes (Account Information Service Provider, AISP) agréé. Les consommateurs doivent consentir au partage de leurs données, en utilisant également une authentification forte. 

Ces deux services constituent la colonne vertébrale des services open banking, qui visent à élargir l’accès aux données et aux services financiers. Avant l’open banking, la plupart des données sur les consommateurs étaient soigneusement gardées par les banques et n’étaient pas partagées avec leurs clients, et encore moins avec d’autres acteurs du secteur financier. 

Aujourd’hui, les consommateurs contrôlent davantage leurs données. Ils peuvent choisir de les partager avec des prestataires agréés, pour pouvoir faire des choix financiers plus éclairés et profiter de produits innovants comme les robo-advisors ou encore des prêts à taux personnalisé. Et s’ils décident de ne pas partager leurs données et de ne pas utiliser ces nouveaux produits, ils en ont parfaitement le droit. Le consentement est au cœur de la réglementation sur l’open banking. 

Les services d’open banking ont décollé ces dernières années. Au Royaume-Uni, ils comptent plus de 6 millions d’utilisateurs et leur nombre augmente de 500 % d’une année sur l’autre. La Suède, l’Allemagne et la France ont également progressé à pas de géant en la matière, comme l’indique le classement européen de l’open banking récemment publié par Yapily. 

Les paiements récurrents variables

Maintenant que vous avez saisi la toile de fond de l’open banking, abordons la prochaine innovation qui devrait le révolutionner : les paiements récurrents variables (VRP). Ce type de paiement pourrait changer la manière dont les consommateurs paient leurs factures et, inversement, la manière dont les commerçants sécurisent leurs paiements. 

Qu’est-ce qu’un VRP ? 

Un VRP est un mode de paiement qui permet aux consommateurs de connecter en toute sécurité un prestataire tiers agréé à leur compte bancaire de sorte que ce tiers puisse effectuer une série de paiements au nom du consommateur. Le tiers (techniquement, un « prestataire de services d’initiation de paiement », PISP) doit être agréé pour gérer ces types de paiements, car il est soumis à une réglementation très stricte au niveau de l’UE et du Royaume-Uni.

Aujourd’hui, bon nombre des paiements effectués par les consommateurs sont en fait des paiements récurrents. Cela va des abonnements aux salles de sport aux factures d’énergie, en passant par les services de streaming et bien d’autres services encore. Ils sont presque toujours exécutés de manière récurrente, par prélèvement automatique, par carte de crédit et, dans certains pays, par ordre permanent et par autorisation continue de paiement (continuous payment authority, CPA). 

Les VRP allient les avantages des prélèvements automatiques et des paiements open banking. Tout comme le prélèvement automatique, ils nécessitent un mandat autorisant les prélèvements mensuels sur le compte bancaire. Les consommateurs peuvent contrôler plusieurs paramètres, notamment la fréquence des paiements, le montant maximal par paiement ou encore la date de fin de l’autorisation. Ils peuvent annuler les paiements à tout moment, de même que révoquer l’accès au fournisseur tiers. 

Et parce que les VRP utilisent les paiements open banking, ils comportent tous les avantages qui en découlent : sécurité élevée, traitement instantané, irrévocabilité, etc. La principale différence est qu’avec un VRP, contrairement à un paiement open banking ponctuel, le consommateur n’a pas à valider chaque transaction. Aussi longtemps que le mandat est validé, une série de paiements open banking sera effectuée à la fréquence prédéfinie, jusqu’à l’expiration de ce mandat.

Les cas d’utilisation des VRP aujourd’hui

À l’heure actuelle, les VRP n’ont été lancés qu’au Royaume-Uni, qui a en général 12 à 18 mois d’avance sur l’UE. Cet écart se comble peu à peu, à mesure que le reste de l’Europe rattrape son retard et met en œuvre ces technologies, mais pour l’instant, le Royaume-Uni est le tenant du titre en matière d’innovation open banking.

Le premier cas d’utilisation, qui a été lancé en juillet 2022 par les neuf banques les plus importantes du Royaume-Uni, est appelé sweeping ou balayage. Également appelé paiement «me-to-me» (de moi à moi), le balayage permet de transférer automatiquement de l’argent entre deux comptes appartenant à la même personne. 

Le sweeping est une fonctionnalité très attendue dans le monde de l’investissement, car elle permet d’effectuer des paiements importants et de les réinvestir rapidement, ce qui renforce le marché. 

Les principales utilisations du sweeping sont : 

  • Épargner

Transfert automatique de fonds d’un compte à un autre, pour obtenir, par exemple, un taux d’intérêt plus élevé. Plusieurs applications financières, comme Plum et Moneybox, le font déjà. 

Les consommateurs peuvent aussi planifier un transfert récurrent d’argent entre leurs comptes, avec des paramètres plus raffinés que par le biais de leurs applications bancaires traditionnelles. Le processus est ainsi accéléré et les transactions manuelles sont moins nombreuses. 

  •  Protection contre les découverts

Comme pour l’épargne, ce cas d’utilisation permet de transférer automatiquement des fonds d’un compte à un autre, mais cette fois pour se protéger des frais bancaires. Si un compte courant n’a pas assez de fonds pour un achat, les VRP peuvent transférer automatiquement de l’argent depuis un compte épargne pour éviter les frais de découvert. Cette fonctionnalité peut aider les consommateurs à mieux gérer leur budget et à économiser de l’argent. 

Les VRP : prochaines étapes 

Les VRP n’en sont qu’à leurs prémices. Outre le sweeping, on peut imaginer quantité de cas d’utilisation possibles à l’avenir. On pourra un jour réaliser des VRP entre des comptes appartenant à des personnes ou à des entreprises différentes, pour des cas d’utilisation dans le domaine du e-commerce, entre autres. 

Les VRP pourraient coexister avec d’autres formes de paiements récurrents, voire les remplacer. Ils pourraient être utilisés pour des paiements récurrents types, tels que : 

  • Les factures d’électricité, de gaz ou autres factures du ménage ;
  • Les polices d’assurance ;
  • Les services de streaming, comme Spotify ou Disney+ ;
  • Les applications de transport, comme Uber ou Lyft ;
  • Les services d’investissement. 

Avantages des paiements récurrents variables pour les commerçants

  • Un risque de fraude et d’échecs de paiement plus faible – les paiements des consommateurs s’accompagnant d’une authentification forte, le risque de fraude est bien moindre, voire inexistant pour ce mode de paiement.
  • Des coûts réduits – Les VRP utilisent des paiements open banking, qui ne transitent pas par les systèmes traditionnels de cartes (Visa, Mastercard, etc.) qui facturent des frais d’interchange élevés.
  • Des paiements irrévocables et de compte à compte – les paiements open banking ne peuvent être contestés et sont effectués directement sur les comptes des commerçants.

Avantages des paiements récurrents variables pour les consommateurs

  • Un mode de paiement très sûr – Les VRP utilisent la technologie open banking, qui nécessite une authentification forte et protège les consommateurs contre les activités frauduleuses, puisqu’il n’est pas nécessaire de saisir les numéros de carte ou les numéros de compte.
  • Une expérience utilisateur optimale – rapide, pratique et facile à gérer. Les consommateurs exercent un contrôle total sur leurs paiements.
  • Gestion budgétaire – grâce au sweeping, les consommateurs peuvent facilement épargner de l’argent à des taux avantageux, et se prémunir contre les frais de découvert. 

Les alternatives aux VRP au sein de l’UE

Bien que les VRP aient récemment fait leur apparition sur le marché britannique, le cas d’utilisation du sweeping est encore limité et il faudra un peu de temps avant qu’il ne soit plus largement adopté par les consommateurs. Pour l’e-commerce, les cas d’utilisation des VRP, qui concurrencent les méthodes plus traditionnelles de paiement récurrent, devraient être lancés au Royaume-Uni en 2023 ou en 2024. 

SlimPay a conçu SlimCollect afin d’offrir à l’UE une expérience de paiement très proche des VRP et immédiatement disponible. Cette solution open banking conjugue les nouveaux paiements open banking disponibles (c’est-à-dire les « services d’initiation de paiement ») au prélèvement automatique habituel de compte à compte. 

Le premier paiement est traité comme un paiement open banking, tandis que l’IBAN du consommateur est directement collecté auprès de sa banque. Nous créons alors automatiquement un mandat SEPA et tous les paiements ultérieurs seront exécutés par prélèvement automatique. La seule vraie différence avec un VRP est que seul le premier paiement fera appel à l’open banking. L’avantage de SlimCollect tient au fait qu’en tant que commerçant exerçant vos activités en Europe, vous êtes certainement déjà habitué aux prélèvements SEPA et que vos clients font confiance à ce mode de paiement. Voilà le meilleur cas d’utilisation qui conjugue l’innovation à un taux de conversion élevé !
Si l’UE attend avec impatience un premier cas d’utilisation de VRP sur le continent, avec SlimCollect, les commerçants peuvent déjà profiter de presque tous les avantages d’un cas d’utilisation VRP consommateur > commerçant sans avoir à attendre la sortie officielle, qui ne devrait pas arriver avant 2025. Pour plus d’informations, rendez-vous sur notre site web.