DSP1 : de quoi s’agit-il ?


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La Directive sur les Services de Paiements 1 (DSP1), aussi connue sous le nom de Payment Services Directive (PSD1), entrée en vigueur en France en 2009 a été le précurseur de plusieurs nouveautés dans le secteur des paiements.

En effet, première directive d’une série, elle a marqué un tournant majeur pour les services financiers à l’échelle nationale et européenne.

La DSP1 a été conçue pour harmoniser le marché européen des paiements en favorisant l’émergence d’un espace unique de paiements, le SEPA, Single European Payment Area.

Son principal objectif était d’accroître l’efficacité, la sécurité et la concurrence dans les services de paiement en Europe tout en visant à stimuler l’innovation en permettant l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché.

Pour atteindre ces objectifs, la DSP1 a établi un cadre juridique strict commun pour les services de paiement dans l’ensemble de l’UE.

La DSP1, une directive structurante pour les Paiements

La DSP1 a permis de structurer les services de paiement suivant 4 grands principes :

  1. Promouvoir les nouveaux acteurs dans la chaîne de valeur des paiements via la définition des catégories de services de paiements
  • Les établissements de paiement : Ils sont autorisés à fournir des services de paiement tels que les virements, les prélèvements, les opérations de paiement par carte, etc.
  • Les établissements de monnaie électronique : Ils peuvent émettre de la monnaie électronique, stockée sur un support électronique, pour effectuer des paiements.
  • Les prestataires de services de paiement tiers (PSP tiers) : Ces acteurs permettent l’accès aux comptes bancaires des utilisateurs avec leur consentement, ouvrant la voie à l’innovation et à l’évolution des acteurs traditionnels
  1. Développer les usages autour de nouvelles fonctionnalités de paiements
  • Les PSP tiers peuvent accéder aux comptes bancaires des consommateurs en utilisant des interfaces dédiées pour initier les paiements ce qui a permis la création de nouveaux services tels que l’agrégation de comptes ou encore l’initiation de paiements pour compte de tiers
  1. Proposer un cadre pour sécuriser les paiements en Europe et favoriser la protection des consommateurs
  • Depuis la mise en place de la DSP1, les délais des opérations de paiement en zone SEPA ont été raccourcis (1 jour ouvré).
  • La contestation des opérations de virements / prélèvements est également possible sur une durée plus longue (jusqu’à 13 mois selon l’opération)
  • La sécurisation des transactions en ligne notamment nécessite une identification à l’échelle nationale et européenne

La DSP1, un outil imparable pour promouvoir l’innovation

 
La DSP1 a créé un environnement favorable à l’innovation en ouvrant le marché des paiements à de nouveaux acteurs.

Elle a permis l’émergence de prestataires de services de paiement tiers (PSP) non bancaires, tels que les Fintechs.

Ces nouveaux acteurs ont pu développer des solutions de paiement innovantes, adaptées aux besoins changeants des entreprises et des clients finaux.

En favorisant l’ouverture des infrastructures de paiement et en introduisant des dispositions telles que l’accès aux comptes, la DSP1 a encouragé la création de nouvelles interfaces de paiement.

Cela a stimulé la compétitivité entre les différents acteurs du marché, améliorant ainsi la qualité et l’efficacité des services proposés.

Les entreprises traditionnelles du secteur bancaire ont également bénéficié de cette ouverture à l’innovation.

La DSP1 leur a permis de collaborer avec des start-ups et des entreprises technologiques pour développer des offres de services de paiement innovantes.

Ces collaborations ont créé des synergies bénéfiques, combinant l’expertise traditionnelle des banques en matière de sécurité et de régulation avec l’agilité et l’innovation des nouvelles entreprises.

La DSP1, au cœur des paiements transfrontaliers


Avant la DSP1, les paiements transfrontaliers étaient souvent coûteux, lents et complexes en raison de la fragmentation des systèmes nationaux de paiement.

La directive a harmonisé les règles pour les paiements en euros au sein de l’Espace économique européen (EEE), rendant les transactions transfrontalières plus efficaces et moins coûteuses.

En éliminant les frais supplémentaires liés aux paiements transfrontaliers en euros dans l’EEE, la DSP1 a encouragé le commerce international et l’intégration économique entre les États membres.

Cela a été particulièrement bénéfique pour les entreprises qui effectuent des transactions au sein de l’EEE, car elles peuvent désormais traiter les paiements de manière plus transparente et économique.

Les consommateurs ont également tiré profit de cette harmonisation pour effectuer des paiements lors de leurs déplacements au sein de l’EEE, sans craindre des frais exorbitants ou des délais de traitement prolongés.

Cela a contribué à renforcer les liens économiques et culturels entre les pays membres de l’UE.

DSP1 et sécurité des données personnelles

La sécurité des données est une préoccupation majeure dans le secteur des paiements, tant pour les entreprises que pour les consommateurs.

La DSP1 a introduit des exigences strictes en matière de sécurité des données et de prévention de la fraude, obligeant les prestataires de services de paiement à mettre en place des mesures de protection robustes.

L’authentification forte, par exemple, a été rendue obligatoire pour les transactions en ligne afin de réduire les risques de fraude liés à l’usurpation d’identité.

De même, la directive a imposé aux entreprises de notifier les incidents de sécurité à l’autorité compétente et aux clients concernés, favorisant ainsi une plus grande transparence et responsabilité en cas d’atteinte à la sécurité des données.

En outre, la DSP1 a posé les bases pour des normes plus strictes en matière de protection des données avec l’introduction du Règlement général sur la protection des données (RGPD).

Le RGPD est entré en vigueur en 2018 et s’applique à toutes les entreprises traitant des données personnelles dans l’UE, y compris celles opérant dans le secteur des paiements.

Conclusion

La DSP1 a ouvert le marché des paiements à de nouveaux acteurs tels que les Fintechs ou les prestataires de services de paiements tiers, favorisant ainsi la concurrence et l’innovation dans ce secteur.

En améliorant l’expérience client, en facilitant les paiements transfrontaliers et en renforçant la sécurité des données, cette directive a apporté de nombreux avantages aux professionnels du secteur des paiements en Europe.

Cette évolution rapide ainsi que les nouveaux défis en termes de sécurité poussent néanmoins l’ensemble des acteurs à rester vigilants et à s’adapter aux évolutions règlementaires.

Prémices de la DSP2, qui renforcera davantage les catégories d’établissement de paiements ainsi que la sécurité des paiements, la DSP1 a été un jalon essentiel dans la transformation du secteur des services de paiement en Europe.

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